Rouler au diesel est de moins en moins intéressant d'un point de vue financier par rapport à l'essence au vu de l'évolution des prix et plus particulièrement depuis le début de l'année. A partir d'aujourd'hui, il faut débourser 1,401 euro pour un litre de diesel et 1,56 euro pour un litre d'essence, selon les chiffres communiqués mardi par le Service public Economie. Cette différence n'a jamais été aussi faible entre les deux types de carburants. En janvier dernier, la différence était bien plus nette avec 1,187 euro/l pour le diesel et 1,470 euro/l pour l'essence.
Début 2000, rouler au diesel revenait 26% moins cher à la pompe par rapport à l'essence. Mercredi, cette différence ne sera que de 10%, selon les données de la Fédération pétrolière belge.
La tendance devrait aller à un rapprochement des prix entre essence et diesel
Cette différence de prix est liée à la forte demande en Europe de diesel. L'Europe ne dispose actuellement pas assez de diesel alors qu'elle connaît une production excédentaire d'essence qui est dès lors vendue aux Etats-Unis où l'essence est prisée des automobilistes. En revanche, l'Europe ne produit pas assez de diesel et est donc dépendante de la Russie, grande productrice de ce carburant.
Il semble que le mouvement ne va donc pas s'arrêter de si tôt vu ces causes structurelles. De plus, au niveau politique, les autorités européennes veulent rapprocher le prix de l'essence et du diesel. Un point de vue que défend aussi le club automobile belge VAB, qui avait début avril mis en cause la politique belge d'incitation à l'usage du diesel. Pour le club, il faut que le prix des deux carburants atteignent le même niveau, mais sans pénaliser l'utilisateur actuel d'une voiture roulant au diesel.
Le diesel consommera toujours moins et reste rentable au delà de 15.000 km/an
La hausse du prix du diesel ne semble, pour l'instant, pas avoir de conséquence sur les ventes d'automobiles utilisant ce carburant, selon la Febiac (fédération belge de l'automobile et du cycle), contactée par l'agence Belga. "En Belgique, 8 voitures neuves sur 10 sont des voitures diesel. Le secteur s'attend à une baisse de cette proportion vu les évolutions des moteurs à essence", a indiqué Joost Kaesemans, directeur de la communication à la Febiac. Il précise que même si les prix des deux carburants atteignaient le même niveau à la pompe, la voiture diesel resterait plus intéressante vu sa moindre consommation. Le marché se dirige, selon lui, vers des moteurs mi-essence/mi-diesel. Les consommateurs tiennent en effet de plus en plus en compte du coût financier des véhicules et optent pour des plus petites motorisations. Touring constate, pour sa part, que le diesel reste intéressant pour un automobiliste moyen roulant environ 15.000 km/an.
En avril dernier, le VAB avait fait une sortie remarquée en déclarant, sur base d'études scientifiques, qu'une personne sur quatre roulant au diesel en Belgique aurait mieux fait d'acheter une voiture à essence pour des raisons économiques et écologiques. Au niveau écologique, leurs importantes émissions de particules fines et d'oxydes d'azote sont une source de smog et elles entraînent des maladies cardio-vasculaires, selon le climatologue Jean-Pascal van Ypersele (UCL et membre du GIEC - Groupe intergouvernemental d'étude des changements climatiques).